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La Mauvaise Herbe


La Mauvaise Herbe, journal trimestriel de la Conf' Drôme.

Mais au fait, pourquoi "La Mauvaise Herbe" comme nom de journal ?! Connaissez-vous la chanson de Brassens ?

Gilles Servat, chanteur breton, disait « la langue bretonne est la folle avoine au milieu des épis bien rangés ». Avoir l'insolence de vouloir vivre malgré les contraintes rassurantes de l'ordre établi, fut-il mis en œuvre par les représentants élus de la république. Georges Brassens aussi chanta la Mauvaise Herbe, comme un défi à la morale convenue de tous les bigots de la nouvelle religion baptisée « démocratie ».
Et pour nous paysans, nous savons que lorsque les rumex et autres chardons se mettent à envahir nos champs, ce sont les sols qui n'en peuvent plus d'asphyxie sous les roues des tracteurs de plus en plus lourds.
Alors que le monde actuel est de plus en plus « formaté », nous regardons avec bienveillance toutes ces mauvaises herbes germer et fleurir avec impertinence pour le plus grand désarroi de ceux qui voudraient tout organiser, tout codifier, pour rendre le monde plus « intelligent », c'est-à-dire plus asservi à l'ordre techno-industriel, commercial et financier.


Brassens - La mauvaise herbe par Vega10

 

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Le numéro du mois

n° 160 - avril 2024
Editorial
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Editorial


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Cloué au lit depuis la mi janvier, j'ai raté les plus grandes manifs agricoles de ces dernières années.
Heureusement que vous étiez là pour porter la parole de la Conf' sur les barrages. De mon côté, laissez-moi vous résumer ce que j'en ai « vu » depuis chez moi.
Le premier blocage a été organisé sans aucune concertation avec les syndicats agricoles.
La FNSEA* a été débordée par sa base, elle a pourtant réussi à récupérer le mouvement et à improviser une mobilisation nationale. Les français ont découvert au 20 heures que le monde agricole allait très très mal.
Au bilan de ces deux grosses semaines d'actions : deux morts, des dégradations inouïes à la charge des  collectivités et de l'Etat, les écologistes pointés du doigt et un train de mesures cosmétiques déployées en urgence pour ramener tout le monde à la maison.
• Annulation de la hausse de la taxe sur le GNR*.
• En dépit de ses manœuvres, ROUSSEAU n'a donc pas réussi à imposer son agro-carburant dans le monde agricole !
• Sanctions renforcées dans les cas de non-respect de la loi EGALIM.
• On garde la loi du plus fort, mais on sanctionne les abus trop grossiers !
• Déblocage des aides PAC* en retard.
• Depuis des mois, la DDT nous annonce des retards structurels ; mais aujourd'hui pas de panique, les logiciels arrivent et tout le monde sera payé demain !
• L'accord entre l'Union Européenne et le Mercosur* est rediscuté.
• Loin d'une remise en question, cette temporisation ne devrait pas durer, il nous faut du Lithium !
Cette mobilisation a donc fait PSCHIT, ces mesurettes ne sauveront pas un monde agricole laissé en pâture à la mondialisation.
Caramba, encore raté... Et pourtant...
Quel bonheur d'entendre dans tous les médias la voix de Laurence MARANDOLA et de tous les confédérés qui avaient enfin le temps d'exposer les arguments pour un changement de modèle agricole.
Quelle rigolade de voir ce gouvernement mal conseillé, se prendre les pieds dans le tapis à chaque intervention publique.
Quel dégoût d'observer une nouvelle fois les ravages de la co-gestion de la FNSEA*.
Quelle honte de constater le « deux poids, deux mesures. »
Un agriculteur souffre donc plus qu'une infirmière, qu'un soulèvement, qu'un sans papier ou qu'un syndicaliste le  premier mai.
La cerise sur le gâteau nous a été offerte en grande pompe par un Macron, à cours d'idée, qui sort du chapeau et  contre toute attente : les prix planchers. Loin d'être  satisfaisante, cette notion ouvre enfin une discussion sur le  revenu des paysans.
Au final, la FNSEA* s'est ridiculisée, la coordination rurale a montré son vrai visage et la Conf' a pu s'exprimer. Ça ne va pas être facile, mais je trouve que ça nous fait une bonne introduction pour la campagne des « élections Chambre ». La préparation des terres est parfaite, il n'y a plus qu'à y se mer les bonnes idées !


Valéry Martineau, paysan à Saint-Gervais-Sur-Roubion

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