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La Mauvaise Herbe


La Mauvaise Herbe, journal trimestriel de la Conf' Drôme.

Mais au fait, pourquoi "La Mauvaise Herbe" comme nom de journal ?! Connaissez-vous la chanson de Brassens ?

Gilles Servat, chanteur breton, disait « la langue bretonne est la folle avoine au milieu des épis bien rangés ». Avoir l'insolence de vouloir vivre malgré les contraintes rassurantes de l'ordre établi, fut-il mis en œuvre par les représentants élus de la république. Georges Brassens aussi chanta la Mauvaise Herbe, comme un défi à la morale convenue de tous les bigots de la nouvelle religion baptisée « démocratie ».
Et pour nous paysans, nous savons que lorsque les rumex et autres chardons se mettent à envahir nos champs, ce sont les sols qui n'en peuvent plus d'asphyxie sous les roues des tracteurs de plus en plus lourds.
Alors que le monde actuel est de plus en plus « formaté », nous regardons avec bienveillance toutes ces mauvaises herbes germer et fleurir avec impertinence pour le plus grand désarroi de ceux qui voudraient tout organiser, tout codifier, pour rendre le monde plus « intelligent », c'est-à-dire plus asservi à l'ordre techno-industriel, commercial et financier.


Brassens - La mauvaise herbe par Vega10

 

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Le numéro du mois

n° 159 - janvier 2024
Editorial
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Editorial

Ne tombons pas dans le panneau !


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On marche sur la tête avec le libre-échange. Mais on fait quoi pour que ça change ?

Les chiffres commencent à être connus : la taille des exploitations augmente, et leur nombre diminue. A cette équation unanimement partagée, les dirigeants de la FNSEA* répondent : « pas d'interdiction sans solution », pointant les distorsions de concurrence sur l'usage des produits phytos. L'interdiction de certaines molécules serait donc responsable de la disparition des paysannes et des paysans. Face au désastre du libre-échange : il faudrait davantage... de libéralisme. On marche sur la tête !

La Confédération paysanne a une autre réponse : protéger le revenu des paysan·nes par la mise en place de prix minimum d'entrée. Cette mesure douanière est simple : une production agricole pourra entrer sur le territoire national, seulement si son prix équivaut au moins au prix de revient d'une production française. Cette mesure douanière existe déjà sur certaines productions. Nous proposons de l'étendre au miel, aux fruits et aux légumes, et ce à l'intérieur du marché européen.

Pourquoi le marché européen ? Parce qu'aujourd'hui, 60 % des fruits et 40 % des légumes consommés en France sont importés, et que la majorité de ces importations se font à l'intérieur de ce marché. Par exemple, 95 % des abricots et de 92 % des pêches-nectarines importés proviennent d'Espagne.

La crise de la production arboricole et légumière ne se résoudra pas avec de nouvelles autorisations de produits phytos, mais par une régulation du libre-échange, et donc des importations. Dans la Drôme, c'est la filière arboricole qui subit le plus massivement les importations. En 2010, il y avait plus de 1500 fermes en arboriculture. En 2020, elles ne sont plus que 1000. Il faut stopper l'hémorragie par la mise en place de prix minimum d'entrée.

Mathieu Yon, maraîcher à Dieulefit

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