La Confédération paysanne de la Drôme refuse de participer au simulacre de concertation sur la planification écologique
La Confédération paysanne de la Drôme ne souhaite pas participer à un simulacre de concertation. Les paysans méritent mieux que de servir de faire valoir "agro-écologique".
L'invitation annonçait que la transition écologique de notre pays est une priorité absolue. Cependant, la Confédération paysanne de la Drôme relève ici quelques illustrations des renoncements du gouvernement.
Le chantier "Mieux se nourrir" du gouvernement, prévoit quinze leviers dont :
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Le levier 1 intitulé « développement des Infrastructures Agroécologiques » (ex. haies, mares, etc) prévoit la multiplication par 5 des plantations de haies.
Or depuis deux ans, cet objectif est vidé de son sens par la dérogation sur les 4 % de jachère (alternative offerte aux agricultures n'atteignant pas les 3 % d'infrastructures agroécologiques sur leurs parcelles déclarées à la PAC*).
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Le levier 4 concernant la fixation d'azote par les légumineuses annonce le doublement des surfaces cultivées en légumineuses.
Mais aucune disposition n'a été prise, hormis une aide couplée estimée à 104 € par hectare, dont le montant est trop faible en valeur mais aussi relativement au cumul des aides PAC* accessibles par hectare de grandes cultures.
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Le levier 5 pour le développement de l'Agriculture Biologique, dans lequel le gouvernement annonce le doublement des surfaces cultivées en Agriculture biologique.
Avec la PAC* 2023, les MAEC (Mesures Agro-Environnementales et Climatiques) ont été sous-budgétisées et les aides au maintien de l'Agriculture Biologique ont été supprimées.
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Le levier 9 proposant la décarbonation des machines agricoles prévoit une baisse de 15 % de la consommation énergétique des tracteurs
L'objectif est compromis par le renoncement de la hausse de taxe sur le GNR* (Gazole Non Routier) qui devait servir à financer la transition écologique des agriculteurs et à les aider à réduire leur dépendance aux énergies fossiles.
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Le levier 10 pour la réduction de l'usage et des risques des phytosantaires
La suspension du plan Ecophyto annihile cet objectif, symboliquement et effectivement.
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Le levier 13 intitulé « Exigence de durabilité le long de la chaîne alimentaire » propose d'aller vers une souveraineté alimentaire avec une cohérence entre production et consommation intérieure afin de réduire les GES importés et ceux dus au transport.
Le 27 juin 2023, la France a validé la signature de l'Accord de Libre Echange entre l'UE* et la Nouvelle Zélande qui prévoit l'importation de 48 000 tonnes de viande, 15 000 tonnes de beurre, 25 000 tonnes de fromage, 15 000 tonnes de poudre de lait.
Le 4 décembre 2023, la France a accepté la signature entre l'UE* et le Chili d'un accord d'association modernisé qui permet d'importer 52 200 tonnes de viande supplémentaires en UE*.
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Le levier 14 intitulé « Alimentation : régimes alimentaires, gaspillage, précarité »
Deux ans après la date fixée par la loi EGALIM pour atteindre 50 % de produits durables et de qualité dont 20 % de bio dans les cantines (soit au 1er janvier 2022), le Premier Ministre en est encore à annoncer le 1er février 2024 que "L'État sera exemplaire pour atteindre les 50 % de produits durables et de qualité et arriver aux 20 % de bio dans nos approvisionnements le plus vite possible »
La Confédération paysanne de la Drôme est convaincue que la solution à l'impasse actuelle est l'agriculture paysanne, en facilitant l'installation de paysannes et de paysans en nombre sur les territoires.
Il n'y aura pas de transition agroécologique sans protéger les revenus des agriculteurs face au libre-échange.
Contacts :
-David MILLET, co-trésorier de la Confédération paysanne de la Drôme : 07 80 33 97 84
-Vincent PALTERA, porte-parole de la Confédération paysanne de la Drôme : 06 70 44 28 68