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La Mauvaise Herbe


La Mauvaise Herbe, journal trimestriel de la Conf' Drôme.

Mais au fait, pourquoi "La Mauvaise Herbe" comme nom de journal ?! Connaissez-vous la chanson de Brassens ?

Gilles Servat, chanteur breton, disait « la langue bretonne est la folle avoine au milieu des épis bien rangés ». Avoir l'insolence de vouloir vivre malgré les contraintes rassurantes de l'ordre établi, fut-il mis en œuvre par les représentants élus de la république. Georges Brassens aussi chanta la Mauvaise Herbe, comme un défi à la morale convenue de tous les bigots de la nouvelle religion baptisée « démocratie ».
Et pour nous paysans, nous savons que lorsque les rumex et autres chardons se mettent à envahir nos champs, ce sont les sols qui n'en peuvent plus d'asphyxie sous les roues des tracteurs de plus en plus lourds.
Alors que le monde actuel est de plus en plus « formaté », nous regardons avec bienveillance toutes ces mauvaises herbes germer et fleurir avec impertinence pour le plus grand désarroi de ceux qui voudraient tout organiser, tout codifier, pour rendre le monde plus « intelligent », c'est-à-dire plus asservi à l'ordre techno-industriel, commercial et financier.


Brassens - La mauvaise herbe par Vega10

 

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Le numéro du mois

n° 166 - octobre 2025
Editorial
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Editorial

Démocratie Notoirement Contaminée : l’immunité progresse...


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Notre démocratie est malade. À tant de niveaux, nos instances de débat, de concertation et de compromis, ces fragiles édifices rêvés en espaces d'écoute, de confiance et de co-construction, sont affaiblis et décevants.

À l'assemblée nationale, les députés restent dans leur posture et ne lâchent rien, caricaturant leurs opposants et dénigrant leurs propositions. Surtout ne rien céder de cette concentration du pouvoir, accaparé en orientant dans son intérêt l'opinion, ou plutôt ses peurs, tout en profitant habilement des modes de scrutin favorisant l'hégémonie plutôt que le pluralisme.

A l'échelle de la profession agricole, le constat amer est le même. Dans les Chambres d'agriculture, le syndicat symbole de la cogestion et de l'agro-industrie n'est plus du tout majoritaire mais conserve son hégémonie alors que ses positions sont décriées, ses dirigeants démasqués et ses rangs décimés (avec 20 % de fermes en moins en 10 ans, c'est autant d'électeurs qui disparaissent…). Et même quand ils perdent, ils s'accrochent, à coup de « tarabistouille », ce qui leur permet de garder la présidence de 4 Chambres alors que la « Coordination Rurale » y est arrivée en tête ! Mais comment les blâmer quand à la tête de l'État, le Président-monarque fait de même.

Heureusement, tout comme l'amour est dans le pré, l'espoir vient des campagnes ! Ces espaces et ces collectifs où il fait bon vivre, où l'on se côtoie, on se frotte, on se jauge... mais où l'on se respecte pour notre condition partagée de paysan·ne. Que ce soit dans nos magasins de producteurs, nos marchés, nos coopératives, et pour certain·es dans nos mairies (souhaitons d'ailleurs qu'il·elles y soient encore plus nombreux en 2026 !), on est dans le réel, on construit l'avenir les deux pieds dans le présent. On tente de convaincre et de façonner à petite échelle la démocratie que l'on souhaiterait voir advenir. L'essaimage des groupes locaux initié à notre dernière AG tente également d'y contribuer.

Mais l'idée n'est pas de sublimer le local face aux problématiques plus globales. Les deux se complètent et s'alimentent mutuellement. Telles les « deux jambes » constitutives du syndicalisme que pratique la Confédération paysanne : occuper les espaces institutionnels tout en participant aux luttes militantes. Ce numéro de La Mauvaise Herbe revient justement sur la victoire poussée par nos concitoyen·nes excédé·es face à la loi Duplomb, dont les seules entraves levées sont celles de l'agro-industrie. Vous vous (re)plongerez également dans la dynamique engagée par la Conf' 26 à l'occasion de la mobilisation « Bloquons tout » du 10 septembre, qui présage un automne sous le signe de la mobilisation sociale...

David Millet, paysan à Menglon

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